Alcool et grossesse : toute une histoire !

En ce jour du 9 septembre, journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale, je souhaite écrire sur un sujet qui est parfois encore tabou : l’alcool pendant la grossesse.

Loin de moi de faire des reproches ou une leçon de morale mais je souhaite partager les informations que j’ai pu trouver (de sources sures évidemment !) qui permettront, je l’espère, à toutes les futures mamans de faire le choix qui leur convient, en leur âme et conscience.

On a toutes eu une réflexion d’une amie : “Allez, c’est bon, un verre, ça ne peut pas faire de mal !”, ou d’une mère : “Moi j’ai bu quelques verres pendant ma grossesse et mon enfant va très bien” ou d’une grand-mère “A mon époque, je buvais du vin rouge chaque soir et regarde comment sont mes enfants”.

Alors oui, il y a des enfants qui n’ont pas eu de conséquences liées à l’absorption d’alcool au cours de leur formation. Mais certains soucis de santé sont moins marqués que d’autres et “aller bien” ne veut pas forcément dire “aucune conséquence”. Voyez donc par vous-même en lisant la suite…

Un peu d’histoire

Depuis la haute antiquité, il est dit qu’une femme qui va enfanter ne doit pas boire ni vin ni boisson fermentée. L’injonction de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse ne date donc pas d’hier ! Plus récemment, au XVIIIe siècle, le Collège royal des médecins s’adresse aux parlementaires anglais en leur demandant la réglementation de la production et de la vente d’alcool car, je cite : “Les enfants nés de mères consommant du gin sont difformes, faibles et débiles”.

Un siècle plus tard, la Chambre des Communes publiera un rapport dans lequel il est reconnu que “les mères alcooliques tendent à mettre au monde des bébés qui semblent mal nourris, malingres et difformes”.

En 1865 puis en 1899, deux docteurs, un français et un anglais, mettent en évidence que les enfants de parents alcooliques ont plus de risques de décéder en bas âge (si la grossesse a été menée à terme) et qu’ils présentent des caractéristiques crâno-faciales et comportementales particulières.

En 1900,  Maurice Nicloux, un biochimiste français, démontre et publie dans la revue Obstétrique que la concentration d’alcool dans le sang du fœtus est égal au taux d’alcoolémie de la mère.

Dans la 2e moitié du XXe siècle, en Suisse, en Allemagne, en France et dans d’autres pays, différents travaux sont menés concernant l’alcoolisation fœtale. Ils révèlent et confirment que certains traits morphologiques et caractériels sont propres aux enfants de mères buvant de l’alcool tels que le retard de croissance, les malformations cardiaques et osseuses ainsi que le retard intellectuel et un comportement très particulier. Depuis les années 70, l’école de Seattle publie et démontre régulièrement la lourde responsabilité de l’alcoolisation maternelle dans le devenir de l’enfant.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, les scientifiques savent qu’une mère alcoolique mettra au monde un enfant en mauvaise santé. Toutes les mères ne sont pas alcooliques me direz-vous… Et pour un petit verre, que risque l’enfant ? Il faut savoir que le fœtus est incapable de métaboliser l’alcool. Le placenta lui, qui filtre ce qui arrive à l’enfant, ne filtre pas (ou très peu) l’alcool. En fait, la même quantité d’alcool bue par 2 femmes enceintes n’aura pas les mêmes conséquences sur le fœtus. Et comme chaque placenta est différent pour chaque grossesse, si une femme a eu une barrière placentaire efficace sur l’alcool pour un enfant, il n’en sera peut être pas de même pour le suivant.

Les conséquences d’une alcoolisation fœtale sont très diverses. En effet, l’alcool limite la circulation sanguine dans le placenta. Le développement des organes s’en retrouve perturbé. Si un verre est bu au moment de la formation ou du développement d’un organe précis, celui-ci peut être endommagé irréversiblement. Les risques pour la femme enceinte sont : la fausse-couche, un bébé prématuré ou mort-né. Comme écrit dans le paragraphe précédent, les conséquences sur l’enfant et l’adulte qu’il va devenir peuvent être importants : retards de croissance, malformations crâno-faciales ou physiques, retard de développement psychique, troubles psychologiques ou du comportement, déficiences intellectuelles plus ou moins lourdes (troubles cognitifs, troubles des apprentissages type dys-…).

Malheureusement, les conséquences ne sont parfois visibles qu’à long terme, donc à l’âge adulte, et ne permet pas d’avoir des informations directes sur la conséquence de l’ingestion d’un ou plusieurs verres d’alcool au cours de la grossesse. Il n’en reste pas moins que le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause  de handicap non génétique.

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Le risque zéro n’existe pas

Finalement, comme les adultes, les fœtus ne sont pas égaux face à l’alcool. Et comme personne ne peut affirmer si un petit verre (ou plus) aura assurément des conséquences sur le bébé… à chacune de décider le risque qu’elle souhaite prendre ou non. Et puis, 9 mois dans une vie, c’est pas si long 😉

Et vous, qu’avez-vous décidé pour votre grossesse ?
Zéro alcool ? Un petit verre ? Ou plus ?

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Sources :

https://www.stop-alcool.ch/fr/le-syndrome-d-alcoolisation-foetale

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-09/troubles_causes_par_lalcoolisation_foetale_reperage_-_fiche_memo.pdf

https://www.alcoolassistance.net/alcool-grossesse

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